J'irai au bout de mes rêves par Nicolas

Nicolas Bosso est un fan de l'Ultra Distance et un dénicheur de défis voici ses dernières trouvailles pimentées.

Salut les Cyclos. 

Le temps n’est pas qu’au réchauffement climatique mais au changement climatique tout simplement.

Il y a de plus en plus de vent pendant nos sorties vélo et on l’a constaté lors de la sortie club Paris Alençon (vent défavorable) et lors des 4 dernières heures de la VELOCIO (vent super favorable)

 

Mon programme était d’enchainer :

-          la Flèche PARIS-BRIANCON de l'Audax Club Parisien en 48 heures (775 kms D+ 9800),

-          les 7 majeurs en 2 jours (380 kms 11 000 D+)

-          le relais de France BRIANCON-BELLEGARDE de l'Audax Club PArisien en 2 jours aussi (360 kms  D+ 8000)

 

SAMEDI 17 JUIN 14 Heures départ pour la Flèche PARIS-BRIANCON:

Pourquoi en 48 heures : pour être validé en randonneur Argent. (l’or étant en 36 heures étant impossible).

Pourquoi partir à 14 Heures en plein cagna : si départ à 5 ou 6 heures cela fait grimper le GALIBIER de nuit.

Découpage prévu :

-          PARIS VEZELAY (250 kms) halte  prévu vers minuit /1 heures du matin pendant 3 heures

-          VEZELAY CHAMBERY (360 kms) halte prévu à l’hôtel entre 23 Heures et 5 heures

-          CHAMBERY BRIANCON (165 KMS et 3 750 D+)

Le premier tronçon effectué par 36° et un vent sud est défavorable se fera à 24 kms/h sur le vélo et se terminera à 2 heures du mat pour une sieste de 2 heures sur un banc dans la ville  haute.

Le 2ème tronçon toujours aussi chaud avec un vent pleine face (50 et 60 Km/h) fut effectué dans la gestion car inutile de lutter contre le vent.

Du coup une moyenne extrêmement faible sur le plat de 20 km/h ajouté au dénivelé important de la traversée du Morvan.

Résultat : arrivée à 1 H 30 à Chambéry après avoir enquillé 2 cols de 8 kms de nuit sur une petite route.

Le plan hôtel était abandonné et après une nouvelle sieste de 2 heures je repartais pour le 3ème tronçon avec un objectif précis :

-          arriver en haut du Galibier avant 13 H afin d’être avant 14 H à BRIANCON

J’arrive à ST MICHEL DE MAURIENNE à 9 H 15. Il reste pratiquement 30 kms d’ascension en 2 cols avec la descente de 6 kms sur Valloire entre les 2 :

-          12 kms du télégraphe à  7.5%

-          18  kms du Galibier à 9%

 

En montant à 10 km/h fallait pas trainer.

Si je montais le Télégraphe à 11 de moyenne, le Galibier fut plus compliqué car il était plus pentu et moins à l’abri du vent.

J’arrivais quand même à 12 H 45 en haut du GALIBIER.

Il restait 36 kms pour rallier BRIANCON

J’arrivai au panneau d’entrée de ville à 13 H 50 : c’était vraiment juste à temps !!!

  

MARDI 20 et MERCREDI 21 JUIN : 7 MAJEURS – RANDONNÉE PERMANENTE 7 COLS : 3 FRANÇAIS (IZOARD, BONETTE, VARS), 2 ITALIENS (SAMPEYRE et FAUNIERA) et 2 FRANCO-ITALIEN (AGNEL et LOMBARDE)

Sur les 7 cols proposés je ne connaissais que l'Izoard.  

J'avais toutefois des expériences italienne avec en 2021 le 1001 miglia (1600 kms et 18000 D+) et surtout l'année dernière le 4000 ALPI (1450 kms et 22 000 D+) avec les célèbres Cols de GAVIA, MORTIROLO et STELVIO et d'autres moins connu mais aussi redoutable comme le Finestre.

Je n'avais pas spécialement d’appréhension car je partais pour le faire en 2 jours depuis Briançon avec un découpage pratiquement à 50% quand au dénivelé  à effectuer chaque jour.

Toutefois pour corser le chalenge j'avais terminer, la veille, la Flèche de France Paris Briançon en 47 H (775 kms 9800 D+)

En enchainant sur la fin, le TELEGRAPHE et le GALIBIER,  j'ai pu constaté la difficulté qui se profilerait à moi le lendemain surtout au vu du vent Sud Est donc pleine face.

Départ à 6 H de Briançon en compagnie de FIFI HUET direction l'IZOARD et ses 19 kms d'ascension à 7% moyen avec des possibilités de récupérer sur certaine portion.

L'heure matinale et les lacets nous ont protéger du vent. Le soleil brille et  le paysage est magnifique. Petite photo en haut et discussion avec des motards Normands.

Si le 2ème col du jour, le col d''AGNEL, est un peu moins pentu (6% moyen sur 22 kms) il offre lui aussi des temps de pause avec certains kms à 3/4 %.

Par contre il est vraiment orienté SUD, SUD EST avec des lignes droites interminables donc en plein vent.

J'ai donc géré cette montée à un train de sénateur. J'ai laissé mon ami Philippe à 9  kms du sommet et au lieu de l'attendre 5 minutes en haut, il arrivera 15 minutes après moi avouant avoir été obligé de s'arrêter 3 fois tellement c'était trop dur face au vent.

C'est donc la mort dans l'âme qu'il décida de faire demi tour me laissant à mon triste sort.

Ce qui m'inquiétait c'était les 2 autres cols du jours qui étaient orientés pareil.

J'arrivai à SAMPEYRE, ville du même nom que le col à venir, vers midi et décidait de me restaurer car je savais que jusqu'à DEMONTE cela serait compliqué de trouver de quoi se nourrir.

Sur le papier le col de SAMPEYRE est le plus dur car il fait pratiquement 16 kms à 10 % moyen.

En fait c'est comme le Granon avec 4 kms en plus. Tous les kilomètres sont réguliers à 9/10% donc pas de répits à attendre.

La seule bonne nouvelle c'est que c'est un col forestier comme on en trouve dans les VOSGES donc à l'abri du vent !!!

La route est étroite (3.5 mètres environ) granuleuse mais sans caillou ou trou. Par endroit elle a été refaite (3.5 kms bien lice à 8 kms du sommet)

Les 2 derniers kms sont dégagés et je n'aurai été doublé que par 2 véhicules et 3 ados en motos pendant mes 95 minutes d'ascension..

J'ai réussi à maintenir une allure d'ascension correcte en veillant à rester dans les 10 km/h.

Les 20 kms de descente sont obligatoirement effectuée prudemment au vue de l'étroitesse de la route.

Il est 15 H 45 quand j’entame les 26 kms du col de FAUNIERA et ces 8% de pente moyenne.

La route est de plus en plus étroite (2.5 voir 2 mètres en haut) et au niveau des revêtements c'est très irrégulier. En fait c'est 50 nuances de revêtements de toutes sortes avec des passages très dégradés faisant penser aux cols des SUPERS RANDONNÉES de Sophie MATER.

Dans les 7 derniers kilomètres il y a 2 (petits) passage à 19% à prendre avec beaucoup d'élan !!

Je commence à trouver le temps long quand au bout de 2 heures de grimpette une belle surprise m'attends : le col d'ISISCHE à 2 kms du but offre une vue dégagée et une stèle en hommage à FAUTO COPPI  "Il tempo passa, la gloria resta..."  à m'éditer.

J'arrive au col de FAUNIERA à 18 H 15. La statue plus vraie que nature de Marco PANTANI est impressionnante.

Je suis tout seul là haut, le paysage est magnifique. La journée se termine, les marmottes peuvent gambader en sifflant bruyamment.

Ma  pose du soir est prévue avant DEMONTE à mi pente dans le refuge de CARBONETTO  que je recommande à 1800 mètres d'altitude.

La route est en meilleure état dans ce sens là... je me sens pousser des ailes quand 2 marmottes manque de passer sous les roues!!!

Puis au moment ou je m'y attend pas un brouillard à couper au couteau, on ne vois pas à 20 mètres. Résultat je rate le refuge. !!

Bref je fais 7 kms de descente en trop quand je me rencontre dans un lieu dit de mon erreur. Bref obliger de refaire 7 kms de montée en plus.

Arrivée au refuge je suis d'autant super bien accueilli que je suis le seul client. Le mois de mai et de juin on été très maussade dans les alpes italiennes et cela a fait fuir les randonneurs.

Après un bon repas et une bonne nuit je répare le lendemain à 6 H.

J'y vais tranquillement (il ne me reste que 3 cols).

La Lombarde compte 31 kms d’ascension à 6% moyen. Les 10 premiers sont anecdotiques. J'attaque les 20 derniers à 7 H 30.

C'est le col que j'ai préféré tant la route était belle et les paysages variés.

Au sommet que j’atteins à 9 H 30, je vois arrivé 5 minutes après moi un jeune cycliste français qui faisait lui aussi les 7 majeurs en 2 jours.

La différence avec moi c'est qu'il avait dû mettre 20 minutes de moins à faire les 20 derniers kilomètres d'ascension.

Il avait dormi 10 kms après DEMONTE et du coup était parti à 8 H (la grasse matinée !!!)

Il fera la descente vers ISOLA tambour battant;

Après une pause à ISOLA VILLE, je commence la longue, très longue ascension vers la BONETTE (25 kms à 8%)

Il est déjà 11 H 30 et le mercure dépasse les 33°.

Je me rend compte aussi que j'ai un peu de mal à caler ma chaussure droite. En y regardant de plus, la cale est fendue !!!

Va falloir est vigilant jusqu'à la fin.

Ce qui me fait tenir sur un col long et haut c'est d'arriver à 2000 mètres.

C'est psychologique, je me dis que l'attraction terrestre est moins forte donc que c'est plus facile.!!!

La Bonette se fait en plein cagna, les points d'eau sont difficiles à trouver, il faut savoir s'arrêter aux sources dés que l'on en voit une.

J'arrive en haut à 14 H. Le dernier kilomètre qui forme une boucle jusqu’à la stèle est interdit au voiture.

On doit faire facilement 130 mètres de dénivelé avec des passages longs à 14 %

La descente est large mais technique par endroit. Le vent latéral contraint a être prudent.

Je fait une longue pause casse croute à JAUSIER ou je tape la discute avec des cyclos Normands (décidément) en mode bike packing à 2 cols jours.

Ces derniers me font comprendre qu'il faut être un peu azimuter pour le genre de défi que je suis en train de finir.

Ils rentrent sur Barcelonnette. Je file  vers le col de VARS et ses 14 kms à 7%.

C'est loin d'être une sinécure.

Le gros du dénivelé est dans les 5 derniers kilomètres ou l'on ne descend jamais sous les 9%.

Le paysage est grandiose dans les 2 derniers kilomètres, la journée tire à sa fin.

Dernier selfie au panneau.

Il reste 55 kms jusqu'à Briançon. Ils seront roulants mais monotones.

Qu'importe j'ai atteins mon objectif et j'arrive à bon port juste avant 20 H.

Bilan 372 kms en 21 Heures de pédalage.

Faut vraiment être costaud pour faire les 7 M en 24 H chrono ?!

 

Le Jeudi je devais partir pour faire le Relais BRIANCON BELLEGARDE en 2 jours.

Les jambes étaient encore au rendez vous mais pas la météo qui se révélera très défavorable avec de forte pluie d’orage me fit abandonner ce projet.

Cela sera pour une autre fois.

Je rentrai par le TGV d’OULCH qui fut contraint de rester en gare de CHAMBERY pendant une heure à cause d’arbres tomber sur les voies.

J’avais vraiment eu raison d’annuler la 3ème balade.

Parfois il faut savoir être raisonnable surtout en montagne.

 

@ bientôt

 

NICOLAS BOSSO

NDLR: Il faut vraiment être costaud pour lire les aventures de Nicolas, on est content qu'il ait évité les marmottes au bon moment  et ce que pensent nos amis normands on dira que p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non on approuve. Nicolas est resté lucide pour annuler  la dernière partie du périple. Bravo Nicolas et merci pour le compte-rendu.